Charte de Fribourg

Ancient couvent des Augustins de Fribourg, construit au 13eme siècle et propriété de la famille Velga.

Die Transkription lautet:

Je, Johant Velga, chevalier, advoyez de Fribor, et nos li ..
consed et la communitey de Fribor faczons savoir à totz que,
nos, à-grant deliberacion intre nos pliussieurs foys ehu acordablemant
avons ordoney, fermemant à tenir, que nulle persone quelque
cil soyt qui aura jurez furs de nostre vile ou por enons
ou por autre chose, que dix ore avanz un lo repaleyt per
requeste que un fist per lettre.
Übersetzung:

Moi, Jean Velga, chevalier et premier magistrat de Fribourg, et nous le conseil et la commune de Fribourg faisons savoir à tous qu'après délibération et d'un commun accord, nous avons ordonné que chaque personne qui sera bannie de notre ville pour une amende ou pour quoi ce que soit d'autre, devra être rappelée par une requête écrite.

Le document comporte un certain nombre d'éléments régionalement marqués. Certains témoignent d'un traitement phonétique ou d'un phénomène morphologique propre au domaine francoprovençal tandis que d'autres sont de purs faits graphiques.

  • Notons l'issue de la nasalisation de i en [ĩn] (au lieu de [ãn]) dans les prépositions intre (l. 2) et in (l. 7).
  • Ce texte de la seconde moitié du 14e siècle montre un maintien clair de la déclinaison bicasuelle. Il s'agit d'une caractéristique morphologique très intéressante du domaine francoprovençal. Alors que le domaine d'oïl connaît une désintégration de ce système à deux cas dès le 12e siècle, le francoprovençal se distingue en le maintenant; on en trouve d'ailleurs encore des traces dans les parlers actuels. Le cas sujet masculin singulier li apparaît 3 fois (li consed, li advoyez). Le cas sujet se voit aussi dans le démonstratif masculin singulier cil. Le cas régime masculin singulier quant à lui se relève dans les formes le (3x) et lo (1x). L'article défini féminin est toujours la alors que le domaine francoprovençal connaît également la forme li au cas sujet singulier (attestée à Fribourg jusqu'à la première moitié du xve siècle).

    Au plan graphique:

    • Observons le digramme ey dans les participes passés et les substantifs féminins à finale accentuée (par exemple, communitey l. 1, ordoney l. 4, concurrencés par e (par exemple le participe passé substantivé advoyez l. 1 ).
    • Dans les paradigmes verbaux, on remarquera la forme eyt (qui note une stade plus ancien et révolu de la diphtongaison de 'e[) qui se trouve en coprésence avec oyt non marqué à la 3e personne du singulier à l'imparfait de l'indicatif du verbe rappeler.
    • On notera encore la forme du pronom sujet neutre un(au lieu de on). Ici, il pourrait être question d'une hypercorrection puisqu'en francoprovençal, 'u devant nasale aboutit à [õ].
    • Et enfin l'archaïsme relatif o dans Fribor, nos, por et tot(au lieu du digramme ou) tandis que l'on relève doupour la préposition contractée du.